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L'enfance d'Healar, partie quatre : espoir déçu

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L'enfance d'Healar, partie quatre : espoir déçu Empty L'enfance d'Healar, partie quatre : espoir déçu

Message  Healar Jeu 25 Oct - 20:02

L'ambiance était à la fête sur Brakmar.

Du moins, l'ambiance semblait être à la fête, car ce qui avait été présenté comme la résurrection d'une fête ancestrale oubliée n'était qu'un habile stratagème pour détourner les habitants de leur peine à se séparer de leurs morts, et pour leur redonner courage et hardeur.

Tout le quart sud-est de la ville était paralysé par une foule toujours grossissante, car les Brakmariens n'étaient pas les seuls à vouloir assister à l'évennement.
On fêtait en effet une soi disant fête de la chasse, durant laquelle des Bontariens en armes fraîchement capturés devraient combattre des hordes d'animaux dans une chaleur infernale.

Pour ce faire, les prêtres de Rushu ont demandé à leur dieu-démon de remplir les fosses de l'Arène avec de la lave, faisant augmenter la température, déjà élevée, de quelques degrés supplémentaires, et, de partout, de généreux donnateurs ont apporté des créatures capturées plus ou moins récemment. Le gouverneur militaire de la ville ne s'était pas privé de faire de la publicité à l'évennement, afin que nul n'ignore que les victoires de Bonta ne faisaient pas peur au peuple Brakmarien.

A présent, les tribunes étaient pleines à craquer, et seuls quelques privilégiés disposaient d'un peu d'espace pour respirer, logés dans des loges d'une demi douzaine de places chacune.
De par son rang et sa fonction, Iarys avait choisi d'emmener sa fille adoptive à ce spectacle qui se promettait sanglant, arguant aux gardes qu'une future prêtresse ne devait avoir peur de rien, et que de toutes façons s'ils refusaient de la laisser passer sur-le-champ avec sa fille, des têtes allaient voler.

C'est ainsi que Healar et sa mère patientaient, examinant les candidats forcés à l'épreuve de la puissance, et échangeant leurs impressions.

Iarys : Ils n'ont pas l'air bien costauds... J'aurais du aller en capturer moi-même, au moins j'aurais su leur valeur.

Healar : Et qui aurait imploré Rushu pour créer ce joli décor d'apocalypse ? On n'en voit pas souvent des aussi réussis en Amakna.

Iarys : Ta mère a de l'imagination. Et je te prie de ne pas prononcer le nom du Seigneur Démon pour rien, ma fille. Son homme-lige, Djaul, est dans une tribune non loin de la notre, et il arrache la langue des fillettes qui prononcent le nom de son souverrain.

C'est à ce moment-là que les premiers monstres à attaquer furent lâchés. Des tofus, des bêtes tofus, qui ne firent pas long feu.

Healar : Je ne suis plus une fillette ! J'ai 11 ans maintenant, presque la majorité chez les Eniripsas !

Iarys : Certes. Dans ce cas, est-ce-que ma petite-fille-presque-majeure serait capable de me dire qui, parmis ces combattants, elle a choisi ?

La petite fée pointe alors du doigt un Eniripsa qui s'était mis torse nu à cause de la châleur.

Iarys : Un bon choix, ma fille. Le chef des gardes m'a dit qu'il avait été le plus difficille à capturer.

Healar : Oh ? Euh, je l'ai choisi parce qu'il est mignon, avec son torse bronzé comme il faut...

La Xelorette soupira. Sa petite fille grandissait, en effet.

Iarys : Tu es trop jeune pour ce genre de choix, ma fille. Et puis il est Bontarien.

En bas des tribunes, un des prisonniers agonisait, le poumon transpercé par une corne de chef de guerre bouftou. Autour de lui, le sol poreux s'abreuvait du précieux liquide rouge qui s'écoulait des plaies...

Healar : Ce n'est pas toi qui m'as raconté que papa était devenu Brakmarien pour toi ?

Iarys : Nous reparlerons de ceci lorsque tu pourras remplir ces soutiens gorge que tu regardes avec tant d'envie dans les boutiques.

Heureuse d'avoir mouché sa fille, qui était devenue rouge de honte, la prêtresse reporta son attention sur le combat qui se déroulait sous leurs yeux.
C'étaient maintenant des bandits que les guerriers soi disant angéliques devaient affronter, et les pertes étaient déjà nombreuses parmis eux.

Ce serait bête qu'ils meurent avant qu'ils n'affrontent ce que j'ai réussi à capturer il y a si longtemps.

Iarys : De plus, c'est un mauvais choix, j'ai vu sa mort aujourd'hui, dans une de mes visions.

Healar (bougonnante) : En plus tu triches.

Les portes latérales de l'Arène s'ouvrirent à nouveau, n'offrant aucun répit aux combattants. Ce sera un combat à mort.

Iarys (avec un sourire cruel) : C'est le moment, ma fille. Regardes bien...

Alors que chacun s'attendait à voir surgir des créatures encore plus puissantes, les portes, à la surprise générale, n'avaient laissé échapper que des tofus, et, très vite, l'air fût de nouveau saturé de plumes jaunes volant dans tous les sens.
Chose notable, les portes avaient été laissées ouvertes, et une volée de tofus, plus intelligents que les autres, avait décidé de retourner à l'abris, en piaillant tout ce qu'ils savaient.

Les prisonniers décidèrent de les suivre, voyant là un moyen de fuite, lorsque tout à coup, un mugissement grave et empreint de colère s'éleva de la porte.
Chacun pût alors voir les guerriers ressortir du noir en courant comme si Rushu lui même les poursuivait de ses foudres. Ce n'était pas loin de la vérité.

La porte faillit casser lorsque le Minotoror voulut la franchir lors de sa charge. Furieux de voir ses amis à plumes massacrés, il brandissait sa hâche, au bout de laquelle était déjà plantée la tête d'une malheureuse victime, dans une sorte de danse destinée à intimider ses adversaires, qui n'avaient pas besoin de cela pour avoir peur.

La curée commença lorsque, avec une agilité surprennante pour une créature de cette taille, le Minotoror se mit à charger ses adversaires, et en faucha une demie douzaine d'un seul coup, semant la panique dans les rangs de ceux qui apparaissaient désormais comme condamnés.

Healar : C'est cruel, vous leur avez fait croire qu'ils pouvaient s'en sortir !

Iarys : La vie est cruelle, ma chérie. Et de toutes façons, nous n'avons pas oublié ce qu'ils ont fait dans cette ville.

En bas, la bataille faisait rage, et l'immense créature perdait désormais du sang à flots, malgré les soins sommaires qu'essayaient de lui prodiguer ses amis tofus.
Il ne faut cependant jamais sous estimer un animal blessé, et c'est à leurs dépends que ses adversaires le découvrirent.
Très vite, il ne resta que l'Eniripsa.

Healar : Ouiiiii ! Je savais qu'il gagnerait au moins cela !

A la surprise générale, le petit papillon se mit à courir partout dans l'Arène, économisant ses forces pour esquiver les attaques de la montagne vivante.

Iarys : Il est fûté. Il épuise le Minotoror, qui n'arrête pas de perdre son sang. Et ce ne sont pas quelques plumes qui arrêteront son hémorragie générale.

En effet, très vite, les gestes de la bête se mirent à être moins souples, moins rapides, moins précis, jusqu'au moment où elle s'effondra, sous les piaillements des tofus.
Le Bontarien avait gagné.

Healar (avec un sourire narquois) : Tiens donc, il ne devait pas mourir, lui ?

Iarys : Nous n'avons pas oublié ce qui a été fait dans cette ville.

En bas, des gardes relevèrent le courageux combattant, désormais épuisé par sa course frénétique, et le décapitèrent proprement, sous les vivas de la foule.


Le sol de pierre ingurgita goulûment son sang, et, loin d'être rassasié, bût aussi les petites larmes qui tombaient d'une loge non loin du seigneur Djaul.
Healar
Healar

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Date d'inscription : 23/10/2007

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