L'enfance d'Healar, partie trois : traumatisme
Page 1 sur 1
L'enfance d'Healar, partie trois : traumatisme
Iarys : Si vous le voulez bien, messieurs, reprenons le fil des faits depuis le début, et cessez vos disputes infantiles qu’on puisse parler entre adultes !
Un froid polaire à geler un Minini’nuit sur place se répandit aussitôt parmis le conseil de guerre Brakmarien. La grande prêtresse n’avait pas parlé depuis le début de la réunion, qui s’était révélée chaotique, chaque chef de guerre rejetant la responsabilité de ses échecs sur les autres, et son ton contenait toute sa colère et son dégoût de ces prétentieux imbéciles, comme elle les appellait dans ses sermons au temple.
Iarys : Si j’ai bien compris, vous n’avez pas été capables ni de détecter la nature des tractations récentes entre les Sérianes et les Bontariens, ni de prévoir l’attaque conjointe des deux puissances sus nommées contre notre cité. De plus, vous vous êtes couverts de ridicules en refusant de marchander la paix des mercenaires Sérianes, en arguant que leurs morts seraient à votre honneur. Si j’en juge le résultat de la bataille qui en a suivi, j’estime malheureux que vous ayez survécu après une telle stupidité. Non contents d’être battus en brèche, vous avez également donné l’ordre d’attaquer les Légions, qui fondaient sur Brakmar afin d’y exterminer la racaille Sériane. Si vous les aviez laissé faire, la moitié de nos ennemis au moins y serait passée, les Bontariens se fichant des mercenaires comme de leur première armure, mais non, il a encore fallu que vous alliez engager le combat contre eux.
La Xelorette aux Dofus écumait, et sa voix montait crescendo, pendant que ses auditeurs apeurés se terraient au fond de leurs sièges, bien que chacun la dominât de plusieurs têtes en terme de taille.
Farys : Nous ne pouvions pas savoir qu’ils allaient engager le combat contre les Sérianes ! Dois-je rappeler que les Légions sont majoritairement Bontariennes ?
Les foudres de guerre entourant le malheureux qui venait de parler ainsi se mirent à grimacer. Lorsqu’Iarys était dans cet état, il valait mieux ne pas la contrarier.
Iarys : Imbécile ! Abruti ! Ils arborent fièrement leur blason de Légionnaires ! Et bien plus haut que leurs ridicules ailes de poulets Bontariens !
Quiconque aurait regardé la scène n’aurait pas été surpris de voir la furie exploser, tellement son teint tendait à approcher le rouge vif, malgré les bandelettes.
Iarys : Pour arrêter tout ça, il a fallu les laisser rentrer dans Brakmar et attendre que leurs alliances explosent pour ensuite les repousser. Il y a eu de nombreux morts, surtout de notre côté, et de nombreux bâtiments ont été brûlés ou endommagés. Les civils n’ont pas été épargnés, et ma propre fille a été blessée, oui, blessée, à cause de votre incompétence à défendre cette ville !
Pendant que toute la fureur de la prêtresse de Rushu explosait au sommet de la tour des Ordres de Brakmar, Healar se rendait à l’école de la ville d’un pas pressé, ce qui était un fait exceptionnel.
Non pas qu’elle n’aime pas l’école, mais, jusqu’ici, sa mère adoptive avait insisté pour qu’elle soit éduquée en Amakna, loin du camp militaire que constituait Brakmar la sombre. Seulement voilà, pendant son repli, l’armée Bontarienne avait saboté le Zaap, puis décidé d’assiéger la ville. Pour ne pas prendre de retard dans son éducation, elle avait décidé de rejoindre les enfants de son âge sur les bancs Brakmariens.
Sur le chemin, elle pu constater par elle-même la raison de la fureur récente de sa mère : des centaines de cadavres regroupés à chaque coin de rues, et dont la moitié n’était pas brûlée pour cause de désorganisation totale de la ville, ce qui rendait malade notre petite Eniripsa.
Avec un haut le cœur, elle tâta prudemment ses ailes neuves. Quelle douleur ça avait été !
Ils étaient arrivés au manoir en démolissant la porte, leur uniformes brillants avec des ailes d’ange contrastant avec la noirceur de l’endroit. Elle avait bien essayé de s’enfermer dans sa chambre, mais ils l’avaient rattrapée. Elle se souvenait de tout, de leur haleine qui sentait l’alcool, de leurs rires gras et des coups qu’elle avait reçu.
Au bout d’une heure qui lui avait semblé interminable, sa mère était arrivée chez elle en trombe, et, découvrant l’état des lieux, se mit dans un état que sa fille n’avait jamais vu, un mélange de peur et de colère noire.
Les miliciens Bontariens eurent à peine le temps de comprendre ce qui leur arrivait qu’ils étaient déjà tous morts. Tous, sauf un, qui avait eu le réflexe de se saisir de la petite fée pour s’en servir comme bouclier et otage. Il n’eût pas le temps de proférer la moindre menace avant de mourir, une aiguille dans l’œil, mais il réussit tout de même à couper la fine membrane de chitine qui reliait les ailes de l’Eniripsa au reste du corps, provoquant une hémorragie gravissime. Le dernier souvenir d’Healar de ce moment-là était la douleur, une sensation de liquide chaud dans le dos, et le regard paniqué de sa mère.
Elle s’en était tirée par chance, car les Bontariens se retiraient alors de la cité, et la présence de médecins dans les rues commençait à être assurée.
Une petite scène attira alors l’attention de la fée. En effet, dans une ruelle sombre, même selon les standards Brakmariens, pourtant laxistes en la matière, se déroulait une scène banale pour l’endroit, mais choquante pour notre Eniripsa.
Des gamins, toutes religions confondues, avaient attrapé un bwak de feu, et s’amusait à lui faire gober des fées d’artifices, poussant des ricanements sadiques lorsque le pauvre volatile piaillait de douleur.
Healar : Mais vous faites quoi ?
Gamin : On lui fait bouffer ce qu’on a fabriqué hier, des fées d’artifice ! T’as vu, c’est marrant, hein ? La dernière fois qu’on lui a fait, il n’a rien mangé pendant une semaine, alors peut être qu’en lui donnant plus de fées, il ne mangera plus jamais rien !
Healar : Mais c’est ignoble ! Pauvre bête, vous n’avez pas le droit de faire ça !
Gamin : Penses-tu, c’est un bwak de feu, un nuisible, et il ne craint pas le feu, donc ça ne lui fait rien !
Elle était loin de penser ainsi, à entendre le poussin geindre son malheur.
Prenant son courage à deux mains, elle se jeta sur lui et le couvrit de son corps. Si elle avait survécu aux Bontariens, ce n’était pas des petits diables qui allaient lui faire mal.
Gamin : T’es pas drôle, toi. Bah, c’est pas grave, j’en ai plein d’autres à la maison ! Vous venez les gars ? On a une gentille petite fée qui veut pas qu’on touche aux animaux !
Les apprentis bourreaux s’en allèrent donc, lançant quolibets et injures sur ladite fée, qui s’en fichait royalement.
Après leur départ, elle prit le pauvre oisillon dans ses mains, lui fit un bisou, et retourna tranquillement chez elle.
Elle en avait assez vu pour se faire une idée personnelle des écoles Brakmariennes.
Un froid polaire à geler un Minini’nuit sur place se répandit aussitôt parmis le conseil de guerre Brakmarien. La grande prêtresse n’avait pas parlé depuis le début de la réunion, qui s’était révélée chaotique, chaque chef de guerre rejetant la responsabilité de ses échecs sur les autres, et son ton contenait toute sa colère et son dégoût de ces prétentieux imbéciles, comme elle les appellait dans ses sermons au temple.
Iarys : Si j’ai bien compris, vous n’avez pas été capables ni de détecter la nature des tractations récentes entre les Sérianes et les Bontariens, ni de prévoir l’attaque conjointe des deux puissances sus nommées contre notre cité. De plus, vous vous êtes couverts de ridicules en refusant de marchander la paix des mercenaires Sérianes, en arguant que leurs morts seraient à votre honneur. Si j’en juge le résultat de la bataille qui en a suivi, j’estime malheureux que vous ayez survécu après une telle stupidité. Non contents d’être battus en brèche, vous avez également donné l’ordre d’attaquer les Légions, qui fondaient sur Brakmar afin d’y exterminer la racaille Sériane. Si vous les aviez laissé faire, la moitié de nos ennemis au moins y serait passée, les Bontariens se fichant des mercenaires comme de leur première armure, mais non, il a encore fallu que vous alliez engager le combat contre eux.
La Xelorette aux Dofus écumait, et sa voix montait crescendo, pendant que ses auditeurs apeurés se terraient au fond de leurs sièges, bien que chacun la dominât de plusieurs têtes en terme de taille.
Farys : Nous ne pouvions pas savoir qu’ils allaient engager le combat contre les Sérianes ! Dois-je rappeler que les Légions sont majoritairement Bontariennes ?
Les foudres de guerre entourant le malheureux qui venait de parler ainsi se mirent à grimacer. Lorsqu’Iarys était dans cet état, il valait mieux ne pas la contrarier.
Iarys : Imbécile ! Abruti ! Ils arborent fièrement leur blason de Légionnaires ! Et bien plus haut que leurs ridicules ailes de poulets Bontariens !
Quiconque aurait regardé la scène n’aurait pas été surpris de voir la furie exploser, tellement son teint tendait à approcher le rouge vif, malgré les bandelettes.
Iarys : Pour arrêter tout ça, il a fallu les laisser rentrer dans Brakmar et attendre que leurs alliances explosent pour ensuite les repousser. Il y a eu de nombreux morts, surtout de notre côté, et de nombreux bâtiments ont été brûlés ou endommagés. Les civils n’ont pas été épargnés, et ma propre fille a été blessée, oui, blessée, à cause de votre incompétence à défendre cette ville !
Pendant que toute la fureur de la prêtresse de Rushu explosait au sommet de la tour des Ordres de Brakmar, Healar se rendait à l’école de la ville d’un pas pressé, ce qui était un fait exceptionnel.
Non pas qu’elle n’aime pas l’école, mais, jusqu’ici, sa mère adoptive avait insisté pour qu’elle soit éduquée en Amakna, loin du camp militaire que constituait Brakmar la sombre. Seulement voilà, pendant son repli, l’armée Bontarienne avait saboté le Zaap, puis décidé d’assiéger la ville. Pour ne pas prendre de retard dans son éducation, elle avait décidé de rejoindre les enfants de son âge sur les bancs Brakmariens.
Sur le chemin, elle pu constater par elle-même la raison de la fureur récente de sa mère : des centaines de cadavres regroupés à chaque coin de rues, et dont la moitié n’était pas brûlée pour cause de désorganisation totale de la ville, ce qui rendait malade notre petite Eniripsa.
Avec un haut le cœur, elle tâta prudemment ses ailes neuves. Quelle douleur ça avait été !
Ils étaient arrivés au manoir en démolissant la porte, leur uniformes brillants avec des ailes d’ange contrastant avec la noirceur de l’endroit. Elle avait bien essayé de s’enfermer dans sa chambre, mais ils l’avaient rattrapée. Elle se souvenait de tout, de leur haleine qui sentait l’alcool, de leurs rires gras et des coups qu’elle avait reçu.
Au bout d’une heure qui lui avait semblé interminable, sa mère était arrivée chez elle en trombe, et, découvrant l’état des lieux, se mit dans un état que sa fille n’avait jamais vu, un mélange de peur et de colère noire.
Les miliciens Bontariens eurent à peine le temps de comprendre ce qui leur arrivait qu’ils étaient déjà tous morts. Tous, sauf un, qui avait eu le réflexe de se saisir de la petite fée pour s’en servir comme bouclier et otage. Il n’eût pas le temps de proférer la moindre menace avant de mourir, une aiguille dans l’œil, mais il réussit tout de même à couper la fine membrane de chitine qui reliait les ailes de l’Eniripsa au reste du corps, provoquant une hémorragie gravissime. Le dernier souvenir d’Healar de ce moment-là était la douleur, une sensation de liquide chaud dans le dos, et le regard paniqué de sa mère.
Elle s’en était tirée par chance, car les Bontariens se retiraient alors de la cité, et la présence de médecins dans les rues commençait à être assurée.
Une petite scène attira alors l’attention de la fée. En effet, dans une ruelle sombre, même selon les standards Brakmariens, pourtant laxistes en la matière, se déroulait une scène banale pour l’endroit, mais choquante pour notre Eniripsa.
Des gamins, toutes religions confondues, avaient attrapé un bwak de feu, et s’amusait à lui faire gober des fées d’artifices, poussant des ricanements sadiques lorsque le pauvre volatile piaillait de douleur.
Healar : Mais vous faites quoi ?
Gamin : On lui fait bouffer ce qu’on a fabriqué hier, des fées d’artifice ! T’as vu, c’est marrant, hein ? La dernière fois qu’on lui a fait, il n’a rien mangé pendant une semaine, alors peut être qu’en lui donnant plus de fées, il ne mangera plus jamais rien !
Healar : Mais c’est ignoble ! Pauvre bête, vous n’avez pas le droit de faire ça !
Gamin : Penses-tu, c’est un bwak de feu, un nuisible, et il ne craint pas le feu, donc ça ne lui fait rien !
Elle était loin de penser ainsi, à entendre le poussin geindre son malheur.
Prenant son courage à deux mains, elle se jeta sur lui et le couvrit de son corps. Si elle avait survécu aux Bontariens, ce n’était pas des petits diables qui allaient lui faire mal.
Gamin : T’es pas drôle, toi. Bah, c’est pas grave, j’en ai plein d’autres à la maison ! Vous venez les gars ? On a une gentille petite fée qui veut pas qu’on touche aux animaux !
Les apprentis bourreaux s’en allèrent donc, lançant quolibets et injures sur ladite fée, qui s’en fichait royalement.
Après leur départ, elle prit le pauvre oisillon dans ses mains, lui fit un bisou, et retourna tranquillement chez elle.
Elle en avait assez vu pour se faire une idée personnelle des écoles Brakmariennes.
Healar- Nombre de messages : 76
Date d'inscription : 23/10/2007
Sujets similaires
» Les Sœurs du Rêve [la lettre - 2ème partie]
» Le Crépuscule d'une ère, partie une
» Le Crépuscule d'une ère, partie deux
» L'enfance d'Healar, partie une : l'adoption
» De mystérieux voyageurs [la lettre - 1ère partie]
» Le Crépuscule d'une ère, partie une
» Le Crépuscule d'une ère, partie deux
» L'enfance d'Healar, partie une : l'adoption
» De mystérieux voyageurs [la lettre - 1ère partie]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum